Le lieu est fondamental. Le plateau de Millevaches représente dans l’histoire personnelle de Gatti celui de sa seconde naissance. Ce n’est pas qu’une formule : c’est là, en 1943, que  l’adolescent de 18 ans, bardé de livres et de rêves, orphelin et révolté, se retrouve dans les maquis de Guingouin. L’hostilité du monde et l’évidence de l’action l’y conduisent sans détour. De Monaco où il est né et a vécu son enfance, où son père, militant anarchiste, vient de se faire assassiner par les policiers au cours d’une manifestation, il part sans détour là où, à ses yeux, il fallait être. « L’endroit juste » dira-t-il plus tard. A cette date là, en ce temps là, l’endroit juste avait les allures d’un trou dans la forêt de la Berbeyrolle, près de la ferme du même nom, commune de Tarnac, département de la Corrèze, plateau de Millevaches, Limousin.

La forêt de la Berbeyrolle :Une définition par les mots de Gatti

Berbeyrolle : sur le plateau de Millevaches, forêt magique qui servit de refuge aux Brigades internationales, puis devint le premier maquis du Massif central. On y lisait Antonio Gramsci pendant les heures de garde et, tout autour, les arbres répondaient.

La Parole errante (tome III – p 1736)

Donc, corriger le dictionnaire :

Armand Gatti : dramaturge français d’origine italienne, né une première fois à Monaco en 1924, né une seconde fois sur le plateau de Millevaches, en 1942.

Les participants de la résidence de Neuvic 2010, tombés dans le trou…
Photo Damien Faucher